
Météo-France
Une fraîcheur nocturne inhabituelle entre mardi 14 et jeudi 16 janvier
17/01/2025Cette semaine, les nuits étoilées ont favorisé des températures assez basses au lever du jour. Le thermomètre est descendu sous les 19 degrés à Iracoubo et Charvein et sous la barre des 20 degrés à Regina et sur le haut Maroni. Cette fraîcheur matinale, constatée dans la Guyane forestière, de mardi 14 à jeudi 16 janvier 2025, est de plus en plus rarement observée en Guyane.
Le phénomène de réchauffement climatique concerne toute la planète et n'épargne pas la Guyane. Sur les 53 dernières années, les températures minimales ont gagné 1.4°C (évolution moyenne sur les 14 postes climatologiques principaux). Ainsi, des températures de 20 degrés au lever du jour sont de moins en moins souvent observées actuellement, alors que ce n'était pas rare dans les années 1970. La fraicheur nocturne est devenue progressivement de plus en plus rare depuis les années 1980.
Il faut bien faire la différence entre le littoral sous l'influence de l'océan et l'arrière-pays. Sur une étroite bordure littorale, les nuits sont radoucies par la proximité de l'océan. Ainsi jeudi au lever du jour, on relevait 25.8°C à Cayenne Suzini (en bord de mer, au niveau de la CTG), mais seulement 20.1°C à l'aéroport Felix Eboué au sud de Matoury. Presque 6 degrés d'écart pour une distance à vol d'oiseau de 13 km.
L'évolution des températures minimales à l'aéroport Felix Eboué (le plus ancien poste climatologique de Guyane avec des observations depuis 1948) illustre bien le réchauffement nocturne observé en Guyane depuis quelques décennies.
En 2024, la température minimale (le plus souvent relevée en toute fin de nuit) n'est jamais descendue sous les 21 degrés, alors qu'en 1948, cela s'est produit plus d'une nuit sur 5. Les 20.1°C de températures minimales relevés jeudi 16 janvier 2025, sans avoir un caractère exceptionnel, méritent donc d'être signalés. Le simple fait d'observer une nuit avec une température minimale inférieure à 21 degrés s'observe en moyenne moins de 5 fois par an depuis les années 2000.
Le graphique ci-dessous montre l'évolution depuis 1948 du nombre de nuits par an où la température descend sous les 20 (bleu pâle) ou 21 degrés (bleu foncé).
À l'inverse, toujours à l'aéroport Félix Eboué, les nuits durant lesquelles la température minimale dépasse les 23 et 24 degrés sont de plus en plus fréquentes. En effet, en 2023, la température minimale a dépassé les 23 degrés plus de 2 jours sur 3, alors que c'était encore rare au début des observations sur l'aéroport à la fin des années 1940.
En 2023, on a eu plus de 150 nuits ou le thermomètre n'est pas descendu sous les 24 degrés, c'était encore peu fréquent dans les années 1970.